Après les annulations de décembre, puis les fêtes de fin d'année, nous avons réussi à nous réunir le lundi 12 février !

Et comme nous l'avions fait pour la saison 2022, cela s'est fait avec la participation de tous : pas d'exposé magistral, mais une réflexion en commun, des comparaisons d'espèces, des révisions...

Ainsi, une bonne trentaine d'espèces ont été passées en revue.

Ensuite, un petit pot sympathique a permis de déguster les bugnes, gentiment préparées par l'épouse d'Erland.

Encore une séance avec beaucoup de champignons et une bonne participation de tous !

Les déterminations sont un peu plus compliquées, du fait de la moindre fraîcheur des champignons récoltés, qui ont de moins belles couleurs et perdent en partie leur odeur.

Mais nous avons pu observer des espèces intéressantes :

- Tricholoma saponaceum variété ardosiacum, assez rare chez nous dans la mesure où il préfère les terrains acides,

- Tricholoma roseoacerbum, assez rare également.

Ce lundi soir, Camille, nouvelle adhérente très assidue, s'est vue remettre le livre "champignons", excellent outil pédagogique pour progresser en mycologie !

Encore une belle soirée, avec beaucoup de champignons, venant de Lure, Mison, La Fressinouse, le Laragnais... Et des participants actifs pour approfondir leurs connaissances.

Une visite aussi d'une personne ayant cueilli des Marasmes des oréades qui voulait être sûr de sa récolte. C'est la bonne démarche, et la personne est repartie rassurée.

Beaucoup de champignons, passés en revue par genre, ce qui permet de bien se concentrer et comprendre les différences, et voir les éléments à observer.

Pour aider les nouveaux adhérents motivés, nous leur remettons le livre "Champignons" de Didier Borgarino et Nastasia Camberoque. Ce lundi soir, il a été remis à Aline qui a bien apprécié le geste.

Juste après la sortie, nous étions une douzaine pour les déterminations des espèces apportées par les uns et les autres.Les nouvelles adhérentes ont été attentives aux explications "sur mesure" pour les aider à s'intéresser à cette mycologie si difficile à appréhender.

Nous avons profiter de la récolte de nombreux lactaires pour faire une présentation un peu pédagogique sur ce genre de champignons beaucoup consommés dans le département. S'il n'y a pas trop de risques à consommer les lactaires à lait orangé ou rouge, les cueilleurs de L. salmonicolor ne font pas le meilleur choix gastronomique !

C'était l'occasion, entre deux expositions, de profiter d'une reprise de fructification des champignons, après un bel épisode pluvieux, qui a interrompu notre été indien qui durait depuis près de quatre semaines.

Il y avait une quinzaine de personnes, dont quelques invités, ce qui permet de toucher d'autres personnes. Le site est intéressant, entre 1400 et 1500m d'altitude, avec un boisement bien varié, une belle hêtraie pure, puis des sapins, épicéas, pins sylvestres et à crochet, noisetiers, etc. Et le milieu est assez ouvert avec de belles prairies naturelles intéressantes. Les bordures sont à explorer pour trouver de belles espèces. Cette année, assez peu de Cortinarius, des Hygrophorus, pas mal de lactarius, quelques Tricholoma, de belles Russula, notamment cyanoxantha, la russule charbonnière robuste consommée dans certaines régions.

A noter la cueillette de Leratiomyces squamosus, assez rare, qui s'est appelé Psilocybe squamosa et Stropharia squamosa, ce qui permet de mieux le situer.

Cette année, nous avons pu faire notre exposition à La Batie-Neuve, salle des fêtes, près du centre de la commune. Nous remercions au passage le maire Joël Bonnafoux et la présidente de l'association Ecoflore, Annie Le Gall, qui nous ont permis de disposer gratuitement de cette belle salle pour notre exposition mycologique.

La veille , les équipes avaient parcouru les bois, les vallons humides, la montagne, les bordures de forêts pour cueillir le plus d'espèces fraîches. Dès le matin, à  8 heures, les déterminations commençaient pour mettre dans une assiette adaptée le champignon et son étiquette d'identification.

C'est un gros travail qui demande beaucoup de rigueur pour que les visiteurs puissent vois les espèces qu'ils connaissent et cueillent pour la consommation.

Cette année, nous avons eu la chance de cueillir et exposer la redoutable Amanite Phalloïde, mortelle, et bien présente dans le Gapençais. Sur le stand, elle côtoyait la délicieuse Amanita caesarea, et l'Amanite tue-mouche, hallucinogène ! Cette présentation pédagogique permet au visiteur de mesurer le risque qu'il prend quand il va aux champignons.

De même, les bolets ont tous été regroupés, avec trois des cèpes nobles, Boletus edulis, B. aereus, et B. pinophilus, mais en compagnie de bolets "rouges" toxiques.

Les visiteurs ont pu aussi comparer le petit gris (Tricholoma terreum) et le Tricholome tigré (Tricholoma pardinum) responsable de beaucoup d'intoxications du les Hautes-Alpes.

Nous remercions aussi les collègues des associations voisines, Aix-en-Provence et Vaucluse qui ont apporté de belle cagettes de champignons. Echanges de bonnes manières entre associations, Gérard et Thomas se reconnaîtront.

Et nous avons eu le plaisir de profiter de l'expertise de Jacques Guinberteau qui a permis d'identifier les 204 espèces exposées !

Deuxième séance de détermination, avec une petite assistance, mais beaucoup d'espèces venant de la montagne pour la plupart. En moyenne altitude, on a pu observer quelques belles Amanita ovoidea, comme c'est souvent le cas à cette saison. Il s'est trouvé aussi des comestibles, Boletus aereus, aestivum et edulis, ainsi que quelques Amanita caesarea. Mais il n'y a pas eu de véritable poussée automnale. Il faut aller en montagne et prospecter les ubacs, à condition qu'ils ne soient pas trop exposés au vent de nord.

Les champignons mycorhiziens sont là : Lactarius, Tricholoma, Cortinarius, Russula, Boletus au sens large.

A noter la peu courante lépiote à lames rouges (Melanophyllum haematospremum) et le délicat Chalciporus amarellus qui se plaît sous les grands pins à deux aiguilles, en altitude.

Petit commentaire par rapport à l'optimisme du CR du 18 septembre : les grosses pluies du 14 au 22 septembre ont été suivies d'un jour de mistral fort et d'une chaleur inhabituelle. Donc pas un seul champignon dans les vallées ! Il faut attendre un prochain épisode pluvieux et surtout un coup de froid capable de produire le stress nécessaire. Et espérer que les cueilleurs épargneront les "mauvais champignons".

C'est la reprise, un peu plus tard que d'habitude ! Et il y avait des champignons, souvent en exemplaire unique, qu'il fallait avoir la volonté de trouver.

En période de sécheresse le mycélium arrive quand même à produire un ou deux carpophores. Cela s'est vérifié au stage en Haute-Loire cette année, et cela n'a pas surpris les mycologues avertis.

Dans le sud du 05, il s'est trouvé quelques oronges, et même quelques cèpes qui sont passés inaperçus et que l'on découvre maintenant en totale décomposition.

Toutes les espèces apportées à la détermination ce lundi ont été identifiées grâce à notre expert mycologue, Jacques Guinberteau qui a pu prospecter au Boscodon et trouvé de beaux spécimens tels que Suillus trdentinus et Chalciporus amarellus.

Pour la suite de la saison, nous sommes optimistes : il y a eu de belles pluies et les champignons vont pousser !

Pour la liste des espèces, il faut télécharger le fichier ci-dessous.

C'est encore Jef qui a travaillé sur ce sujet qui intéresse beaucoup de monde. Derrière le mot amanite, il y a le meilleur avec Amanita caesarea et le pire avec Amanita phalloides. Jef a déniché une clef assez séduisante basée sur les caractéristiques macroscopiques :

Ainsi,  marge striée : sous-genre Amanita

           marge non striée : sous-genre Lepidella

Les sous-genres sont divisés en sections, par exemple,

- section amanita avec pour caractéristique anneau membraneux et volve friable

- section caesarea avec anneau membraneux et volve très épaisse en sac

Dans chaque section, on trouve les différentes espèces.

Ainsi, toujours pour décrire la méthode dans la section amanita sont listés

A. eliae, A junquillea, A muscaria, A. regalis, A.pantherina, A. abietum

Cette clef a été mise au point et illustrée dans un livret édité par l'association mycologique du Volvestre, près de Toulouse, et réalisé par le mycologue Georges Elandalloussi.

Le livret est en vente sur le site de l'association au prix de 10€. Il est également téléchargeable en format pdf.

C'est Jef qui nous a fait part de son expérience sur l'usage qu'il fait d'internet pour la mycologie.

Il a fait le point de ce qui est intéressant à aller chercher, selon les sites.

Il a évoqué aussi les forums d'aide à la détermination des champignons, bien utiles à condition de respecter les règles de bonne conduite. Et Syril a testé la détermination d'un champignon à partir d'une photo que jean-Paul avait reçue. Après quelques échanges, malgré le manque de renseignements complémentaires, il a été proposé Picipes badius, ce qui paraît vraisemblable. Ce champignon avait été identifié au Rioufroid en 2018.

Liste des sites évoqués, attention, les liens ne sont pas actifs.

Merci à Jef pour s'être proposé et pour avoir travaillé ce sujet tellement important !

Cela a permis de faire le point, et de mesurer nos connaissances sur le sujet.

En tous cas les messages de prudence sont bien partagés par tous les mycologues.

Et cette séance a permis aussi de faire le point sur nos lacunes, et commencer à y remédier.

Le sujet est passionnant, et nous disposons tous de l'information nécessaire. Il suffit de s'y mettre. Avec la vague de froid qui continue, c'est le moment, on reste au chaud et on plonge dans les livres ou sur internet. Attention toutefois avec internet, il faut s'assurer de leur qualité. On trouve quelques adresses dans le dernier ouvrage de Didier Borgarino et Nastasia Camberoque, "Champignons", aux éditions Tana.

Pour rester dans le sujet, il existe un livre, "Philippe Rioux, champignons toxiques, identifier 200 espèces et leurs syndromes". Syril l'a lu et nous le recommande.