C'est à l'UTL dans la salle de conférence de la "Manutention" que Jacques Guinberteau a présenté son exposé intitulé "Regard sur le monde des champignons".

Plus de soixante personnes ont assisté à une présentation allant du monde vivant, dans lequel le règne fungi occupe une place primordiale, jusqu'aux champignons supérieurs , avec de splendides photos toutes prises en fin de saison 2013 dans les Hautes-Alpes.

A noter que parmi les spectateurs il y avait trois membres de la SM05, Jean-Pierre, Emile, René.

Dans le cadre de l'opération "allons cueillir...l'automne", la médiathèque de Laragne avait demandé à la Société Mycologique des Hautes-Alpes, de faire une intervention sur la cueillette des champignons. Cette activité est pratiquée par de nombreux laragnais. En automne, quand la saison est favorable, il y a une chasse aux espèces comestibles, bolets, chanterelles, pieds de mouton, trompette de la mort... Mais cette activité n'est pas sans risque, le cueilleur non expérimenté peut tomber sur le redoutable tricholome tigré (Tricholoma pardinum), ou le bolet de satan (Boletus satanas), ou l'amanite tue-mouches (Amanita muscaria), tous toxiques, pouvant entraîner de graves ennuis de santé, en particulier chez les personnes fragiles. Et c'est sans parler de la mortelle amanite phalloïde (Amanita phalloides), qui heureusement n'est pas trop commune dans le laragnais.
C'est René qui a présenté le sujet, "les champignons dans leur milieu", à plus de 80 personnes très attentives.
 
Les principales espèces comestibles ont été présentées dans leur habitat, pinèdes, bois de chênes, mais aussi pelouses, hêtraies, sapinières. Chacun a pu ainsi conforter ses connaissances. Les champignons vivent très souvent en association symbiotique avec un arbre. Connaître les arbres permet de mieux connaître les champignons.
La partie la plus attendue de l'exposé portait sur les risques de confusion entre les champignons comestibles et les champignons toxiques qui quelquefois se ressemblent beaucoup. C'est ainsi que l'on peut confondre l'oronge avec l'amanite tue-mouches. Il y a eu dans l'histoire le cas du pape Pie VII, intoxiqué par son cuisinier à Fontainebleau, qui avait accusé Napoléon d'avoir voulu le faire assassiner...
 
Après les présentations côte à côte du champignon cueilli et du champignon toxique pour bien sensibiliser les auditeurs, le conférencier a rappelé un certain nombre de conseils pour la cueillette et pour la cuisson. Par exemple, il faut faire cuire la morille une demi-heure, et jeter l'eau de cuisson. En effet, la morille est toxique à l'état cru. Il ne faut pas détruire les "mauvais" champignons, ils sont tous en liaison de symbiose avec un arbre. Il en va de la bonne santé de la forêt. Et ces champignons intéressent souvent un mycophile pour étude et recensement.
 
Enfin, il faut savoir que la toxicité peut évoluer. C'est ainsi qu'on a découvert dans les Hautes-Alpes cette année trois stations d'un clitocybe très dangereux qui avait provoqué de graves intoxications en 1997 dans la vallée de la Maurienne. Le Dauphiné s'en est fait l'echo dans son édition du 31 octobre. Allons cueillir, mais avec prudence!

Pour cette 5ème séance 2013, il y avait des champignons en quantité et des adhérents nombreux, plus de 20.

Les champignons venaient pour beaucoup de la prospection de la montagne de Lure avec nos collègues du 04, mais aussi d'autres sites des Hautes-Alpes.

Nous avions quelques raretés telles que Amanita phalloides, Agaricus benesii, Boletus pseudoregius, Lactarius semisanguifluus... Et nous avions de magnifiques Entoloma lividum, tellement charnus qu'Erland nous a fait la démonstration que la confusion avec Clitocybe nebularis était possible. L'examen plus attentif des lames teintées par la sporée a vite permis d'identifier le suspect. Cela montre bien qu'il faut être très attentif lors des cueillettes pour la consommation.

A l'invitation de nos amis du 04, Bernard Overal et Patrick Collombon, nous nous sommes joints à la sortie organisée près de Saint-Etienne-les-orgues.

Le ciel était menaçant, ce qui n'était pas suffisant pour nous arrêter. Et nous avons trouvé une bonne ambiance pour cette sortie avec la présence de deux experts, Didier Borgarino et Jacques Guinberteau.

Au total, près d'une centaine d'espèces ont été recenscées. Un seul regret, les champignons étaient parfois un peu avancés, le dernier épisode de pousse étant un peu loin.

Nous avons pu admirer quelques espèces rares. Et ceux qui étaient venus pour cueillir ont trouvé des lutescens, des trompettes pourtant bien cachées dans les feuilles.

Dans le cadre des manifestations parrainées par le Conseil Général 05 et organisées par les bibliothèques du Laragnais, nous avons présenté un exposé intitulé: "Les champignons comestibles des Hautes-Alpes dans leurs milieux, principaux risques de confusion."

C'est Jean-Pierre et René qui ont animé la réunion avec une quinzaine de cueilleurs de La Batie.

Après l'exposé et les réponses aux questions, certaines comparaisons ont pu être faites grâce aux champignons cueillis l'après-midi. C'est ainsi que l'on a pu montrer la ressemblance frappante entre un Lepista nuda (pied bleu) et un cortinaire cueilli sans le pied, mais étant vraisemblablement un Cortinarius purpurascens

Au cours de la séance, l'accent a été mis une nouvelle fois sur le respect des champignons, la façon de les cueillir. Ne pas écraser ou renverser les "mauvais" champignons, ne pas détruire le mycelium en grattant la mousse ou les tapis de feuilles en décomposition. On rappelle aux cueilleurs que la vie de la forêt dépend de tous les champignons, et que cela conditionne aussi les récoltes futures. Le message est difficile à faire passer: quel dommage de voir tous ces champignons coupés, cueillis puis jetés, renversés, écrasés.

Chaque année, notre association s'entoure des compétences de spécialistes pour identifier à coup sûr les champignons présentés. Deux mycologues Grenoblois, Robert Garcin et Charles Rougier, deux provençaux, Claude Icard et Joseph Astier, et notre nouvel adhérent, Jacques Guinberteau, ancien chercheur à l'INRA de Bordeaux, étaient à pied d'oeuvre, tout le samedi après-midi, pour identifier les cueillettes d'une quinzaine de nos adhérents.

Cette année, il fallait aller en montagne pour trouver de nombreuses espèces. Par contre le sud du département était trop sec et il n'y avait pas de champignons.

Nous avons pu exposer 255 espèces, un petit record! La liste est téléchargeable ci-dessous.

Il y avait du nouveau cette année pour les visiteurs: la table des odeurs et l'exposition "Les champignons dans leurs milieux".

L'odeur est un des critères importants pour la détermination, et les visiteurs étaient soumis à l'identification des odeurs les plus caractéristiques!

Ils ont ainsi pu respirer Clitocybe odora, odeur d'anis, Hygrophorus agathosmus, colle blanche, Mycena rosea, radis noir, Tricholoma sulfureum, soufre ou gaz d'éclairage, Suillus variegatus, caoutchouc.

L'année prochaine, nous pourrons élargir la palette, tant les odeurs sont variées, eau de javel, ail, raisin muscat, etc...

Autre nouveauté, l'exposition "Les champignons dans leurs milieux". Cinquante panneaux présentaient les divers milieux et les champignons associés. Ainsi, que trouve-t'on dans les pinèdes des Hautes-Alpes, dans les bois de chênes, sous les mélèzes, dans les hêtraies, etc...

Pour chaque mileu, une liste des champignons, et pour être complet, une branche de l'arbre. L'expérience montre qu'en effet, de nombreux cueilleurs ne connaissent pas bien les arbres.